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"Lorsqu'on occupe un poste comme le sien (Domenech), qui fut aussi le mien (1994-98), quatre ans, ça suffit! Car, après, c'est trop dur. Il y a trop de paramètres qui vous empêchent de bien travailler", a dit Aimé Jacquet.
"C'est ça que je reproche à la FFF (Fédération française de football): elle n'a pas compris le fond même du boulot d'un sélectionneur et aurait dû le protéger par-delà lui-même, a-t-il poursuivi. Donc vous saisissez, après l'Euro-2008..."
Raymond Domenech avait été maintenu à son poste par la FFF en juillet 2008 après l'élimination de la France au premier tour de l'Euro-2008. L'actuel sélectionneur est régulièrement conspué par le public français dans les stades lors des matches des Bleus.
"Je suis tout à fait conscient qu'un sélectionneur est jugé sur ses résultats et que s'il les obtient, s'il se qualifie, il doit continuer", a développé Jacquet, qui a toujours soutenu Domenech, évoquant la qualification pour le Mondial-2010 après le barrage contre l'Eire. "Mais cela ne doit pas nous empêcher de parler du jeu ou, en l'occurrence, du non-jeu", a-t-il ajouté.
"Un patron doit fournir des explications (...) en interne, mais également en externe, aux médias", a ajouté l'ancien sélectionneur, en évoquant les rapports tendus de Domenech avec la presse. "Il faudrait que Raymond fournisse des explications sur ce qui s'est passé et sur ce qui se passe depuis l'Euro-2008 (...) On se doit aussi de parler foot. Il le fait si bien. Il va le faire, j'espère."
Sa critique rejoint celle de joueurs champions du monde avec lui en 1998, Bixente Lizarazu ou Christophe Dugarry, consultants dans les médias.
Henry "va traîner ça comme une chape de plomb"
Jacquet a également évoqué la main de Thierry Henry quelques instants avant son centre décisif pour William Gallas sur le but qui a permis à la France d'égaliser contre l'Eire (1-1 a.p.) et de se qualifier pour la Coupe du monde.
"Sur cent joueurs, combien à sa place (Henry) auraient fait la même chose? Cent, évidemment", a-t-il dit, mais "il y a quelque chose qui me gêne, malgré tout (...) il y a vraiment intention chez +Titi+ de contrôler de la main et ça, c'est répréhensible, avec quelques circonstances atténuantes (...) l'équipe de France était à la limite de la rupture".
Jacquet a également évoqué l'ouragan médiatique qui a suivi: "il vaut mieux entourer les joueurs, quels qu'ils soient, a-t-il dit. Il ne l'a pas été assez, à mon avis. A l'arrivée, je connais le gamin. Il va traîner ça comme une chape de plomb".
A propos de cette main, le sélectionneur de 1998 estime qu'il faut réformer l'arbitrage. "Peu importe la solution (vidéo ou cinq arbitres, ndlr), il faut aider le jeu, les joueurs et les arbitres", a-t-il dit.
Les présidents de la Fédération internationale (Fifa), Joseph Blatter, et de l'union européenne (UEFA), Michel Platini, sont farouchement opposés à l'aide de la vidéo. "J'ai presque envie de vous dire qu'on s'en fiche, a ajouté Jacquet. Les techniciens, les entraîneurs, les sélectionneurs et les arbitres doivent s'emparer du sujet, imposer leur volonté aux dirigeants (...) Tout le reste est rétrograde."
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