Anelka : "Le vrai visage de la France"
Anelka : "Le vrai visage de la France"
Nicolas Anelka déclare qu'il aurait arrêté sa carrière en équipe de France quoiqu'il arrive après le Mondial, dans un entretien à paraître mercredi dans les Inrocks. Dans un dialogue avec le rappeur Booba, Nico parle crûment du "vrai visage" du pays et affirme son refus de chanter la Marseillaise.
Nicolas Anelka n'est pas un habitué des longs entretiens. En tout cas, quand il s'agit de parler football, un rayon dans lequel il aura fait une très belle carrière tout en se comportant le plus souvent comme un taiseux. Mais l'ex-attaquant des Bleus a accepté le principe d'une interview croisée avec le rappeur Booba, qui fera la Une des Inrocks, mercredi, et ce n'était pas pour manier la langue de bois des conférences de presse de Clairefontaine. Il y est question de foot, un peu, de la Coupe du monde dont l'enfant de Trappes a été un héros malgré lui, et surtout de la France, dans son ensemble.
Entre autres, l'attaquant de Chelsea révèle qu'il avait prévu d'arrêter sa carrière internationale après la Coupe du monde 2010, et reproche à Raymond Domenech de ne pas avoir communiqué à ce sujet. "Mais comment ça se fait qu'on parle encore de moi pour l’équipe de France ? demande celui qui est suspendu jusqu'en mai 2012. La vérité, c’est que j’avais dit à Domenech, avant la Coupe du monde, que j’arrêterai la sélection après la compétition, quoi qu’il arrive là-bas. Je lui ai dit clairement. La fédération le sait aussi. Mais ils ne l’ont jamais dit. Ils veulent sortir grandis de cette histoire, comme s’ils avaient rétabli l’ordre. Moi, si Evra ou Abidal avaient été virés, je serais parti avec eux. Chacun sa façon de fonctionner."
Interrogé sur l'existence de clans en sélection lors de l'aventure sud-africaine, l'attaquant de Chelsea nie. Il explique la circulation de ces informations par les stéréotypes de l'opinion publique. "On a vu le vrai visage de la France. Dans les moments difficiles, on voit ce que les gens pensent vraiment. On disait “Ribéry a frappé Gourcuff. Gourcuff, le bon Français, Ribéry, le musulman”.C’est parti trop loin. Quand on ne gagne pas, en France, on parle tout de suite des religions, des couleurs…"
"La Marseillaise ? J'aurais quitté l'équipe"
Absent des différents débats qui ont secoué le pays sur La Marseillaise au fil des années, Anelka rebondit sur une réflexion de son interlocuteur sur les paroles de l'hymne national. "En équipe de France, je n’ai jamais voulu chanter La Marseillaise, ça ne m’est jamais venu à l’idée. Et si on m’avait demandé de le faire, j’aurais refusé, j’aurais quitté l’équipe."
Dans cet entretien qui sera publié en intégralité mercredi, l'attaquant de Chelsea constate que la France a, à ses yeux, un problème avec la réussite des personnes issues de l'immigration ou des territoires d'Outre-Mer. "C’est surtout le fait d’être le premier joueur à venir de la cité et à avoir une Ferrari qui donne mal à la tête aux gens, se souvient-il quant à son début de carrière. Je n’ai jamais compris pourquoi. Quand j’étais à Madrid, j’avais 20 ans, j’avais l’argent, j’ai acheté une Ferrari. Et les gens me l’ont reproché..." Dans l'entretien, Nicolas Anelka assure aussi qu'il n'a pas prononcé les mots qui lui ont été attribués par L'Equipe et qui ont justifié son exclusion des Bleus.