Sarkozy et ses « pauvres » de la banlieue
Sarkozy et ses « pauvres » de la banlieue
Cela fut organisé comme un voyage à l'étranger...
Mais il n’y avait pas foule sur le trajet du président, donc pas de foule, pas de bains. Sans doute que ça puait trop pour les narines délicates du président.
Bobigny, Epinay, Le Perreux : des petites villes fourmilières avec leurs joies, leurs bonheurs, leur vie citoyenne, leurs malheurs et leurs drames aussi.
La crise, la pauvreté galopante, les déficits, le chômage, on aurait pu s’attendre à un discours sur la cohésion sociale, sur le souhait que tout le monde se mette au travail ou se bouge afin que, tous, nous nous en sortions.
Raté, le président est venu en banlieue pour parler insécurité et délinquance, lutte contre le trafic de drogue et surtout pas du mal être des gens.
Surtout ne pas parler de la pauvreté dont l’INSEE nous annonce la lente progression depuis 2002 et son accélération depuis 2007.
Quelques chiffres pour comprendre :
- En 2007, la moitié des gens vivent avec un revenu inférieur à 18.170€ / an, soit 1510€/mois.
- 10% des gens vivent avec moins de 10.000€ par an.
On calcule ainsi le taux de pauvreté à partir de 60% de ce revenu médian, soit 10.902€ par an.
Et on trouve la proportion de gens qui vivent avec moins de 10.902€ par an, soit 13,4% pour 2007. Ce taux est en augmentation : il était de 12% en 2002. Il serait de 14% pour 2009.
Surtout ne pas parler des dépenses de santé des plus fragiles qui coûtent de plus en plus cher : cotisations à une complémentaire santé, forfaits hospitaliers et ambulatoires, soins non remboursée. Les dernières statistiques parlent d’une augmentation de 45% en 7 ans.
Or les plus fragiles sont plus nombreux dans les milieux populaires…
Surtout ne pas parler de l’avenir qui sera forcément sombre pour les plus pauvres.
Les déficits, les retraites. Qui va payer au bout du compte ? Les travailleurs qui s’appauvriront puisque pour ne pas plomber l’économie, ils ne verront pas leurs revenus progresser.
Il y a déjà plus de 2 millions de travailleurs pauvres qui vivent sous le seuil de pauvreté.
En parlant de sécurité, de délinquance, Sarkozy a-t-il voulu donner le signe qu’il craint que tous ces gens qui vivent si mal pourraient verser dans la délinquance ?
Mais il a un autre truc : opposer les pauvres entre eux grâce à un discours bien pesé sur l'immigration et l'identité nationale. Comme dans le sketch de Fernand Reynaud, le pauvre de souche française va s'en prendre au pauvre d'origine étrangère qui lui prend, donc lui vole, son pain, son boulot, ses alloc', son identité ...
En fait la politique du président consiste à jouer du bâton et de la carotte.
La carotte pour son électorat, sa classe sociale sous forme de bouclier fiscal, de suppression de taxe professionnelle et de TVA à 19,6%.
Le bâton, c’est pour les autres : police, caméras de surveillance, garde-à-vue, contrôles d’identité, coups de matraque, détention, rétention.
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