Il s’appelait Bob Marley!

Il s’appelait Bob Marley !

Cela fait 29 ans ce mardi 11 mai 2010 que le roi du reggae a quitté la scène. Hommage!

En 2096, quand l’ancien tiers-monde occupera et colonisera les anciennes super-puissances, Bob Marley sera commémoré comme un saint. Ainsi écrivait le journal américain New York Times en 1996, quinze ans après la disparition de Robert Nesta Marley, dit Bob Marley. Quatorze ans après cette déclaration, peut être aussi ironique que prophétique, soit 29 ans après sa mort, l’âme de Bob continue de vivre et de nous habiter. Justement comme un prophète. En tout cas pour les «rastafariens», les «rastas» il en est un. Une sorte d’apôtre. Sinon comment comprendre cette permanente présence dans nos esprits, cette façon de toucher tous les publics et de transcender les genres et les générations. D’aucuns peuvent encore se poser la question, mais la réponse est toute faite. 

Ce fils de Britannique et d’une mère jamaïcaine a fait connaître au monde le reggae, inspirateur même si certains ne l’admettent pas de plusieurs tendances occidentales dont le rap. Qui mieux que Bob aurait pu produire des succès aussi fulgurant que Is this love, could you be, Redemption song, Slave, War par exemple. De son vivant, Bob a toujours souhaité montrer à l’humanité la falsification des cultures et de l’histoire des peuples noirs. Ses textes expriment à l’origine l’affirmation de la dignité et la valorisation d’une identité pour son peuple bafoué par des siècles d’esclavage, de colonialisme et d’oppression économique; ce que certains ont tenté, mais n’ont pas pu assumé. Pour beaucoup, Bob Marley demeure bien que décédé prématurément à 36 ans un symbole d’émancipation et de liberté, n’hésitant pas à aborder les thèmes même les plus évités de la société opprimée dont il faisait partie.

 

© turquoise-voyages.fr 
Bob Marley, l'auteur du succès "No woman no cry"
Aujourd’hui encore, nombreux sont-ils qui ne jurent que par Bob Marley, catalyseur du mouvement reggae qui dès l’âge de 19 ans (marquant le début de sa carrière) rencontre un certains Peter Tosh et avec Junio Braithwaite et Bunny Wailer fabrique son premier succès international, NoWoman No Cry. 35 ans après sa sortie, No woman no cryest toujours capable de balayer les larmes du visage d’une veuve. Des signes qui ne trompent pas et démontrent le sens et l’esprit que Bob a donné à sa musique. Des signes qui prédisent que pendant des décennies encore, les mélodies de Nesta Marley seront encore autant présentes que ce que les «grandes puissances» auront fait des peuples noirs. Redemption song sera toujours un cri de ralliement pour l’émancipation de toutes les tyrannies, qu’elles soient physiques ou spirituelles; Exodus continuera d’exciter le guerrier; Africa unit sera le champ de d’espoir et d’appel à l’union des Africains et One love sera l’hymne international d’une humanité vivant dans l’unité, dans un monde au-delà des frontières, au-delà des croyances, où tout le monde aura enfin appris à vivre avec son prochain en en paix. 

Tel est l’héritage que Bob, foudroyé loin de sa Jamaïque en 1981 par un cancer généralisé, a légué. Un héritage qui de toute manière répond positivement à la question dont Carlos Santana dit qu’il faudrait toujours se la poser avant d’agir dans la vie: Comment ceci va-t-il améliorer le monde? Yaa Mannnn!-
 
Alix Fétué ( Journal du Cameroun)