Le président de SOS-Racisme placé en garde à vue, perquisition au siège
Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, a été placé en garde à vue, mardi 9 juin, par les policiers de la Brigade financière qui ont également perquisitionné le siège de l'association dans l'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur les comptes du socialiste Julien Dray. Cinq membres de SOS Racisme sont entendus depuis mardi matin par les policiers.
Les policiers enquêtent, sous la direction du parquet de Paris, sur de mouvements de fonds suspects décelés sur des comptes bancaires du député (PS) de l'Essonne par la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin. Ils soupçonnent l'élu socialiste, âgé de 54 ans, d'avoir bénéficié, par l'intermédiaire de proches collaborateurs, de fonds issus de comptes de l'association Les Parrains de SOS Racisme et de l'organisation lycéenne Fidl, depuis janvier 2006.
"SUSPICION NAUSÉABONDE"
M. Dray, qui est un des co-fondateurs de SOS Racisme et de la Fidl, aurait bénéficié d'une partie d'une somme estimée à 351 027 euros. Depuis l'ouverture de cette enquête le 10 décembre pour "abus de confiance", plusieurs membres de SOS Racisme, notamment du département de l'Essonne, ont été entendus par la police. Outre les liens historiques qui unissent M. Dray à l'association, celle-ci a employé ses deux plus proches collaborateurs par lesquels aurait transité une partie des sommes.
Selon plusieurs sources proches de l'enquête, d'autres auditions pourraient être menées "prochainement", les enquêteurs ayant attendu la fin de la campagne des élections européennes pour entendre les principaux protagonistes de l'affaire, éventuellement sous le régime de la garde à vue.
Julien Dray a réagi à ces gardes à vue par la voix d'une de ses avocates. Il "entend apporter un démenti formel aux affirmations inacceptables et radicalement contraires à la vérité consistant à faire accroire que ce dernier aurait perçu des dons de l'association SOS Racisme ou de la Fidl", a indiqué Me Florence Gaudillière dans un communiqué. "A cet égard, il est sidérant de constater que depuis maintenant six mois les autorités judiciaires et policières alimentent de manière hebdomadaire la presse d'informations tronquées de nature à entretenir une suspicion nauséabonde", a-t-elle déploré.