BRESIL: Du 8 000 volts pour décourager les voleurs
Du 8 000 volts pour décourager les voleurs
Si la capitale brésilienne, Brasilia, n’est pas la ville la plus dangereuse du pays, ses quartiers huppés sont en train de se transformer en véritables forteresses. L’un de nos Observateurs nous explique que les habitants les plus riches sont désormais prêts à tout pour se protéger.
"La plupart des crimes au Brésil sont une conséquence directe de l’immense fossé entre les riches et les pauvres"
Rasheed Abou-Alsamh est un blogueur sud-américain qui vit dans le quartier de Lago Sul, à Brasilia. Il a pris des photos des barrières de sécurité qui se multiplient dans sa ville.
Une importante vague de criminalité s’est abattue sur Brasilia, ces dernières années. Le "Distrito Federal", qui englobe la capitale et ses banlieues, a connu un énorme boom démographique. Plus de deux millions de personnes vivent désormais dans le district fédéral, dont certaines dans des conditions misérables. Ces gens côtoient tous les jours une population qui jouit des plus hauts revenus du pays.
Les enlèvements éclairs, ou "Sequestros relampagos", sont devenus malheureusement fréquents à Brasilia. La plupart du temps, une personne riche est attaquée alors qu'elle se trouve dans sa voiture. Les ravisseurs volent le véhicule et conduisent le propriétaire au guichet le plus proche pour y retirer un maximum d’argent. Il y a quelques mois, j’ai rencontré une jeune fille qui avait été victime d’un enlèvement éclair, le jour-même. Ses ravisseurs lui ont volé sa voiture et son argent. La police n’a toujours pas retrouvé la voiture...
La plupart des crimes au Brésil sont une conséquence directe de l’immense fossé entre les riches et les pauvres. Tous les jours, je croise les Mercedes et les BMW les plus luxueuses à quelques mètres d’enfants pieds nus qui mendient dans la rue.
La prolifération des drogues bon marché contribue, elle aussi, à la hausse de la criminalité. Beaucoup de Brésiliens en veulent au système judiciaire qui n’est pas, selon eux, assez dur avec les criminels. La peine de mort a été abolie et un meurtrier ne risque désormais pas plus que trente ans d’emprisonnement. Sans compter les remises de peine à l’occasion des fêtes... Je comprends les habitants de Lago Sul, qui se réfugient désormais derrières des grillages électrifiés."
Photos prises à Lago Sul par Rasheed.
A LIRE AUSSI:Un dimanche à San Basilio de Palenque