Guadeloupe. Des militants FKNG ! brûlent leur carte d'identité française
Guadeloupe. Des militants FKNG ! brûlent leur carte d'identité française
par ccn
Pointe-à-Pitre. Lundi 17 janvier 2011. CCN. Plus de 3 mois après le lancement réussi de la Carte nationale d’identité guadeloupéenne ( CNIG) par les membres de Fòs pou konstwi nasyon Gwadloup !( FKNG !), coordination d’organisations indépendantistes guadeloupéennes, ils sont d e plus en plus nombreux les Guadeloupéens qui souhaitent obtenir leur CNIG.
Le week-end dernier, un peu plus d’une centaine de personnes invitées, par FKNG ! ont reçu leur « carte ». Comme le 25 octobre dernier, lors du lancement officiel, peu de changement dans l’organisation de la manifestation. Toujours des tanbou gwo ka, des sons de conques de lambis, jouées par un groupe de gwo ka 100% féminin et toujours une militante FKNG ! qui officie cette remise de la carte. Après avoir lu le manifeste et demandé au récipiendaire, s’il est « prêt à se battre pour son pays, pour sa carte... ». Après cette sorte de profession de foi, le nouveau détenteur de la CNIG, doit signer le grand registre national et ensuite le petit morceau de celluloïd mawon est enfin remis.
Souvent l’émotion est si tellement intense que malgré eux les nouveaux Guadeloupéens ont du mal à retenir leurs larmes. Luc Reinette, fondateur du FKNG ! , lui qui en 1983 lors du procès des militants présumés de l’ Alliance Révolutionnaire Caraïbe (ARC) avait déchire sa carte française, présida la cérémonie. Les noms sont appelée, les professions de foi lues et les cartes remises. Tout se passe avec retenue et solennité.
Alors que la remise des cartes allait vers la fin, subitement, Luc Reinette, s’adresse à la petite foule et réclame un peu de silence. Les tanbou ka se taisent. Les nouveaux détenteurs de la CNIG et les quelques militants FKNG ! présents forment un cercle, chacun se donne la main. Femmes, hommes et enfants. On réclame alors des allumettes, ou à défaut un briquet. Un militant fouille ses poches, il trouve le briquet... Des militantes du CIPN-FKNG* s’avancent au milieu du cercle. Elles ont en main leur carte d’identité française bleu délavée. La cérémonie prend un tour encore plus solennel. Personne ne parle. Un militant FKNG ! l récupère les ID françaises, on cherche quelques feuilles de bananes séchées. Et puis d’un coup, le feu grésille et deux cartes d’identité françaises flambent.
La foule des militants applaudit. Roulement de tanbou ka. Appel à la conque de lambi : « Nou pa fwansé, nou Gwadloupéyen !», la foule entonne un chant patriotique. Quelqu'un lance : «Maintenant, il nous manque un drapeau guadeloupéen !». Luc Reinette sourit car depuis quelques semaines, après la CNIG, un drapeau patriotique guadeloupéen est devenu une sorte d’exigence. Luc Reinette promet qu’il discutera sur ce point, avec l’ensemble des organisations nationalistes et patriotiques.
Au milieu du cercle, il ne reste plus grande chose des cartes françaises carbonisées. Les militants FKNG ! se félicitent et se donnent rendez-vous pour une nouvelle fournée. D’autres CNIG sont en préparation et sans aucun doute, la destruction de cartes françaises fera partie du rituel. Avant la dispersion, un militant FKNG ! lance à la « cantonade » : « désormais, partout où vous allez présentez votre CNIG ! » C’est le mot d’ordre.